Sauver la forêt avec un stéthoscope à Sukadana

Présentation du projet

La santé humaine et la santé de l’environnement sont intimement liées. Pour les communautés défavorisées qui vivent dans la forêt tropicale, cette dernière représente bien plus qu’un écosystème. C’est leur source de nourriture et de revenus. Mais souvent, par nécessité ou par manque d’information, elle est exploitée de manière non-durable. Améliorer le niveau de vie des habitants de la forêt, en leur offrant un accès à la santé et des alternatives économiques à la déforestation, est une des clés pour qu’ils adoptent un mode de vie durable et protègent cet écosystème indispensable dans la lutte contre le changement climatique.

Notre association Women of Wildlife – Bornéo souhaite apporter son soutien à l’ONG Indonésienne Yayasan Alam Sehat Lestari (ASRI), qui travaille depuis 15 ans pour améliorer l’accès aux soins des populations et protéger la forêt tropicale du Parc National de Gunung Palung (West Kalimantan).

Les espèces emblématiques


Calao rhinocéros (Buceros rhinoceros) – Vulnérable*
Le calao rhinocéros doit son nom au casque fortement recourbé qui orne le dessus de son bec, et évoque une corne de rhinocéros. La femelle est légèrement plus petite que le mâle, et l’iris de son œil est blanc et non rouge. Ce calao vit en couple stable, territorial pendant la saison de reproduction. Il se nourrit majoritairement de fruits, mais également de petits animaux. Il est dépendant de la présence suffisante d’arbres fruitiers mais surtout de grands arbres à cavité, dans lesquels il installe son nid, entre 9 et 15 m au-dessus du sol. La déforestation semble une menace majeure pour l’espèce, tout comme la chasse. Tué pour sa viande, il est aussi braconné pour son casque et les plumes de sa queue, utilisés pour des costumes cérémoniels par certaines populations de Bornéo.

Orang-outan (Pongo pygmaeus) – En danger critique d’extinction*
L’orang-outan est le seul représentant asiatique de la famille des Hominidés, ou grands singes, famille qui comprend aussi l’espèce humaine. Il est également le plus gros animal arboricole du monde : il se déplace, mange et dort dans les arbres. Il y fabrique d’ailleurs un nouveau nid de branches et de feuilles tous les soirs. La perte d’habitat, causée par les incendies et la déforestation liée à l’exploitation forestière ou à la conversion en terres agricoles, est une menace majeure pour l’espèce. De plus, plusieurs milliers d’individus seraient tués chaque année pour leur viande ou en raison de conflits autour des cultures. Des mesures de sensibilisation fortes envers les communautés locales sont indispensables pour assurer la survie de l’orang-outan de Bornéo, dont la moitié de la population a déjà disparu.

Calao à casque rouge (Rhabdotorrhinus corrugatus) – En danger*
Ce calao d’une envergure de 70 cm est un oiseau des forêts primaires sempervirentes. Il séjourne plutôt à basse altitude, et vit habituellement en couple ou en petits groupes. Bien que maladroit en vol, son cri profond et impressionnant résonne à travers la forêt ! Il consomme principalement des petites graines molles et des fruits comme les figues. Il ingurgite également des petits animaux après les avoir délicatement saisis de son bec et jetés en l’air. À l’instar du calao rhinocéros, la destruction massive des forêts est l’une des causes majeures de sa disparition, ainsi que le manque de sites de reproduction et la chasse. Au Nord de Bornéo, ses plumes sont utilisées pour fabriquer des costumes dans les cérémonies traditionnelles. Le braconnage des jeunes oiseaux représente une activité lucrative et nombreux sont ceux qui, dans les villages, sont prêts à payer de fortes sommes pour en acquérir.

Gibbon à barbe blanche (Hylobates albibarbis) – En danger*
Les gibbons sont des primates arboricoles caractérisés par leurs très longs bras et leur capacité à chanter en émettant des sons modulés qui portent à longue distance dans la jungle. Ils se nourrissent de fruits mûrs, auxquels s’ajoutent des feuilles, des fleurs et des insectes en fonction des saisons. Ils vivent en couples sur des territoires de 30 à 50 ha, qu’ils défendent et délimitent par leur chant. Le gibbon à barbe blanche, endémique du Sud-ouest de Bornéo, est très lié aux forêts de marais et tourbières, menacées par la déforestation agricole et les incendies. Si l’espèce semble s’adapter à des forêts modérément dégradées, la destruction de son habitat, ainsi que le braconnage (chasse ou commerce de jeunes pour en faire des animaux de compagnie) font craindre une diminution forte de sa population dans les années à venir.

*Selon la liste rouge des espèces menacées de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN).

Les actions

  • Fonctionnement d’une clinique permettant l’accès à la santé à tous les riverains du Parc National, avec des tarifs dégressifs selon l’engagement de la communauté pour la protection de la forêt. Possibilité de payer les soins « en nature » : riz, plants forestiers, fumier…
  • Rachat des tronçonneuses aux bûcherons pratiquant des coupes de bois illégales, en échange d’une aide à la création d’une petite entreprise génératrice de revenus.
  • Soutien à des groupes de fermiers dans leur transition vers une agriculture biologique, meilleure pour l’environnement et pour leur santé.
  • Fourniture d’une première chèvre et formation à l’élevage caprin auprès de veuves, pour leur offrir une opportunité économique après la mort de leur mari.
  • Lutte contre la pollution plastique, en achetant aux villageois des éco-sacs tressés en bambou pour y faire pousser les plants destinés à la reforestation.

Le budget nécessaire à ce projet

2700 € pour 20 000 eco-polybags

Parmi les différentes actions d’ASRI, nous sommes particulièrement sensibles au programme « eco-polybags » qui allie emploi, lutte contre la pollution plastique et reforestation grâce à la fabrication de d’éco-sacs en bambou. En 2024, nous avons financé l’achat de 4230 eco-polybags.