Présentation du projet
Les 63 km de plage de l’Aire Marine Protégée de Paloh sont choisies par 4 espèces de tortues marines comme site de ponte. Les tortues vertes, les tortues imbriquées, les tortues luth et les tortues olivâtres y sont recensées, mais leur nombre diminue années après années. Les principales raisons “terrestres” de ce déclin sont le braconnage des œufs de tortues pour la consommation humaine, le commerce illégal d’écailles et de carapaces, la prédation non naturelle des petits par des espèces animales liées à l’activité humaine (sangliers, chiens), et la destruction de leur habitat. Sur ces différents points, il est possible d’agir, grâce à des mesures locales auprès des villageois.
Notre association Women of Wildlife – Bornéo apporte son soutien financier au groupe communautaire Wahana Bahari Paloh, via l’ONG Indonésienne PRCF Indonesia, qui souhaite impliquer la communauté du village de Sebubus dans la protection des tortues fréquentant la plage voisine de Paloh. L’appropriation du projet par les villageois grâce à la sensibilisation et à leur engagement actif dans la conservation de ces espèces offre de réelles chances de réussite.
Les espèces emblématiques


Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) – En danger critique d’extinction*
Les tortues imbriquées sont des tortues marines uniques avec un bec pointu un peu comme un oiseau. Leurs belles carapaces colorées font l’objet d’un commerce intense depuis des centaines d’années, qui continue malgré la protection internationale intégrale dont bénéficie l’espèce.
Des millions de tortues ont été victimes de ce commerce illégal qui, ajouté aux autres causes de diminution des populations (collecte généralisée d’œufs, chasse, destruction de leur habitat, enchevêtrement dans les filets de pêche et pollution des océans), menaçant directement la survie de l’espèce.
Tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) – Vulnérable*
La tortue de mer olivâtre, du nom de sa carapace de couleur olive, est une espèce vulnérable en raison de son déclin estimé de 31 % à 36 % sur 2 générations avant 2008. Ces tortues de mer nichent dans près de 60 pays et migrent à travers les océans Atlantique, Indien et Pacifique.
Les tortues olivâtres sont menacées par la récolte d’œufs destinés à la consommation personnelle et à un usage commercial. Dans plusieurs pays, les lois contre la récolte des œufs de tortues marines sont insuffisamment appliquées et jusqu’à 100% des œufs de la tortue olivâtre sont récoltés dans certaines régions.
Tortue verte (Chelonia mydas) – En danger d’extinction*
La tortue verte est la seconde plus grosse tortue marine (1m à 1,20m pour 150 à 200kg), c’est aussi celle qui a la maturité sexuelle la plus tardive : entre 27 et 50 ans ! On la trouve dans toutes les zones tropicales et subtropicales du monde, se nourrissant dans les prairies d’algues à proximité des côtes. Tous les 2 à 4 ans, les adultes effectuent une migration de plusieurs milliers de km vers les zones de reproduction, les femelles revenant pondre sur leur plage natale. Cette particularité rend les tortues vertes particulièrement vulnérables à la destruction de leurs sites de nidification et au ramassage de leurs œufs.
Tortue luth (Dermochelys coriacea) – En danger critique d’extinction*
La tortue luth est la plus grosse tortue du monde : elle peut dépasser les 2m pour un poids de près de 900 kg ! Sa carapace est invisible car elle est recouverte d’une épaisse peau noire ou bleue, qui lui a donné son nom anglophone de “tortue à dos de cuir” (leatherback turtle).
C’est une espèce pélagique répandue dans tous les océans, des tropiques aux zones subarctiques. Dans le Pacifique occidental, on dénombre moins de 1500 individus, soit un déclin de 80% en moins de 3 générations !
Seules des mesures de protection fortes pourront éviter la disparition de la tortue luth de l’océan Pacifique.
*Selon la liste rouge des espèces menacées de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN).
Les actions


- Comprendre l’habitat, la distribution, les statuts de la population et les tendances de la nidification des tortues marines à Paloh. Collecte des données sur une application mobile.
- Évaluation du taux d’éclosion et du taux de survie des éclosions pendant la saison de nidification maximale.
- Réduire le niveau de braconnage et le commerce des œufs de tortues marines de Paloh.
- Identifier les menaces et les opportunités.
- Rencontre avec les parties prenantes (villages, sous-district, district, province et état) pour restituer les données collectées et mettre en oeuvre un plan d’actions conjoint à plus grande échelle.
Le budget nécessaire à ce projet
Sur 5 ans : 8400€ / an
Incluant la rémunération des membres de la patrouille anti-braconnage, l’achat de matériel informatique, le traitement des données collectées, les frais de fonctionnement et la création d’outils de sensibilisation.