Présentation du projet
Le Parc National Danau Sentarum est une zone naturelle de 1320 km2, située au cœur de Bornéo, dans la régence de Kapuas Hulu. C’est l’un des systèmes lacustres les plus riches en biodiversité au monde. Composée pour moitié de lacs d’eau douce, et pour l’autre moitié de forêts marécageuses et tourbières, elle a été classée Ramsar en 1994. Il s’agit de la dernière grande zone de forêt marécageuse d’eau douce primaire qui subsiste au Kalimantan. Plus de 240 espèces de poissons, 237 espèces d’oiseaux et 26 espèces de reptiles y sont présentes. Parmi les 143 espèces de mammifères qu’elle abrite, 23 sont endémiques de Bornéo, et notamment la plus grande population connue de singes nasiques ainsi qu’une importante population d’orangs-outans. La partie occidentale autour du parc est habitée par près de 20 000 personnes qui subsistent principalement grâce à la pêche. À l’intérieur du parc, environ 3 000 personnes vivent dans une vingtaine de villages isolés, au contact direct de cette biodiversité remarquable et fragile.
Notre association Women of Wildlife – Bornéo souhaite apporter son soutien à l’ONG Indonésienne Riak Bumi, qui oeuvre à la protection de cet écosystème en développant des solutions écologiques et durables pour ses habitants.
Les espèces emblématiques


Nasique (Nasalis larvatus) – En danger d’extinction*
Le nasique est facilement reconnaissable : le mâle, qui peut peser plus de 20kg, a un nez très développé, jouant le rôle de caisse de résonance lorsqu’il vocalise. La femelle est deux fois plus petite, et arbore un petit nez. Endémique de Bornéo, il occupe principalement les forêts côtières, les ripisylves et les mangroves. On le trouve rarement à plus d’un kilomètre d’une côte ou d’une rivière, c’est d’ailleurs un très bon nageur. Fortement menacé par la destruction de son habitat, il est en outre très facile à chasser, et des groupes entiers peuvent être décimés pour leur viande ou le commerce des bézoards, des concrétions trouvées dans leur estomac et utilisées en médecine traditionnelle chinoise.
Arowana rouge (scleropages formosus) – En danger*
L’Arowana rouge, ou Poisson dragon, est un gros poisson d’eau douce d’Asie du Sud-Est. Il vit dans les lacs, marais et rivières à cours lent. Il existe plusieurs variétés de couleurs : les vertes, argentées et rouges sont présentes à Bornéo. Carnivore, l’arowana peut mesurer jusqu’à 1 m et atteindre 7 kg. Vivant longtemps (+ de 20 ans en captivité), sa maturité sexuelle est tardive (2à4ans)etsareproductionlente. Sa ressemblance avec le dragon chinois lui confère un statut de porte-bonheur en Asie, et c’est un poisson apprécié en aquariophilie dans le monde entier. Sa capture, très destructive (les mâles étaient tués pour récupérer les alevins qu’ils couvent dans leur bouche) et la dégradation des zones humides, ont entraîné un fort déclin de ses populations. Classé espèce menacée, seuls les individus nés en captivités sont désormais autorisés à la détention et la vente.
Loutre naine d’Asie (Amblonyx cinereus) – Vulnérable*
La loutre naine d’Asie, ou loutre cendrée, est la plus petite loutre du monde : elle pèse entre 2,5 et 5 kg. Diurne, elle vit en groupes familiaux d’une douzaine d’individus. Elle se nourrit principalement de coquillages et crustacés, qu’elle capture et manipule avec ses pattes plutôt qu’avec sa gueule, contrairement à la plupart des autres loutres. En effet, ses pattes ne sont que partiellement palmées, ce qui lui confère une meilleure dextérité ! Présente sur une large aire de répartition, elle est capable de s’adapter à une grande variété de climats, d’habitats et d’alimentation. Ses populations sont toutefois en déclin en raison de la destruction de son milieu (les zones humides), de la pollution aquatique entraînant une diminution de ses proies, mais aussi du braconnage pour sa fourrure ou du commerce d’animaux de compagnie exotiques.
Panthère nébuleuse de la Sonde (Neofelis diardi) – Vulnérable*
Récemment reconnue comme une espèce distincte de la panthère longibande présente dans tout le sud-est asiatique, cette panthère vit uniquement à Sumatra et Bornéo. Sur cette dernière, en l’absence de tigre, elle occupe le rôle de super prédateur, malgré sa petite taille (10-25kg), se nourrissant d’une grande variété de mammifères, oiseaux et poissons. Bien qu’elle s’accommode d’une grande variété d’habitats, ses populations déclinent avec la déforestation, qui fragmente son aire de répartition et réduit la disponibilité de ses proies. Elle est en outre exposée au braconnage ainsi qu’aux maladies apportées par les chiens et chats domestiques. On estime qu’il ne resterait que 4500 individus à l’état sauvage.
*Selon la liste rouge des espèces menacées de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN).
Les actions


- Prévention des incendies de forêt grâce à la prévention, la formation et avec la participation des villageois.
- Reboisement participatif des zones touchées par les feux : plantation d’essences variées et locales, utiles aux espèces sauvages et aux humains (café, palmiers, caoutchouc).
- Formation des villageois à la transformation des fruits forestiers, la récolte durable du miel de forêt et de la noix d’Illipé.
- Construction d’infrastructures permettant la production de beurre d’illipé et de miel.
- Amélioration de la vie des communautés : démarches avec le gouvernement, accès à l’eau potable, encouragement de la foresterie sociale.
- Sensibilisation des villageois à la lutte contre les incendies, la pollution plastique, le braconnage d’espèces menacées.
- Développement de l’écotourisme et promotion de l’artisanat traditionnel (tissu et nattes en fibres naturelles).
Le budget nécessaire à ce projet
En 2024, nous avons financé une partie de la création d’un barrage pour offrir l’eau potable à un village de 60 habitants, pour un budget de 2400€. Nous recherchons un partenaire pour nous aider à financer la fin du projet en 2025.